
Ant-Man et La Guêpe : notre rencontre avec l’équipe du film !
Le nouveau film de Marvel Studios sort le 18 juillet sur les écrans français. L’équipe du film était présente en France le week-end dernier, et nous avons pu leur poser des questions sur les coulisses du tournage ! Un article garanti sans spoiler.
Par Audrey Oeillet le
Après un premier épisode très réussi, Scott Lang/Ant-Man est de retour au cinéma… et il n’est pas seul : Hope Van Dyne, la fille de Hank Pym, endosse cette fois-ci le costume de La Guêpe pour lui prêter main-forte. Le résultat est d’une redoutable efficacité : Ant-Man et La Guêpe est un concentré d’action et d’ingéniosité, bourré d’humour, et au casting attachant.
C’est à l’occasion de l’avant-première européenne, qui s’est déroulée le week-end dernier à Disneyland Paris, que nous avons pu rencontrer Evangeline Lilly (Hope Van Dyne/La Guêpe), Paul Rudd (Scott Lang/Ant-Man), Hannah John-Kamen (Ghost), Michael Douglas (Hank Pym) ainsi que le réalisateur Peyton Reed. Un casting aussi sympathique en vrai qu’à l’écran, qui a répondu à quelques-unes de nos questions.
Evangeline Lilly : « La Guêpe se bat pour l’égalité »
Si l’on savait que La Guêpe ferait son apparition dès la fin du premier Ant-Man, pour sa suite, il a fallu créer tout un style autour du personnage. « Je n’ai jamais travaillé directement avec les équipes des effets spéciaux », nous explique Evangeline Lilly, qui incarne le personnage à l’écran. « J’ai travaillé avec le réalisateur, les producteurs, les cascadeurs, et tous ensemble, nous avons créé un style pour La Guêpe : sa manière de bouger, de combattre, tout est spécifique. Après le tournage, le réalisateur et les producteurs ont travaillé avec les équipes des effets spéciaux, et je leur ai fait confiance pour rester sur la vision que l’on a créée ensemble. J’étais assez nerveuse quant au résultat, mais j’en suis finalement très contente. »

Quant à savoir si le costume de La Guêpe est confortable, l’actrice est plutôt mitigée : « Je me sentais puissante en le portant. Je l’ai trouvé plutôt confortable. Par contre, c’était pénible de le mettre et de l’enlever, car il faut une autre personne pour vous aider. J’avais besoin d’aide pour aller aux toilettes. Mais sinon, j’aime beaucoup mon costume ! »
Mais ce n’est probablement pas là le plus important pour Evangeline Lilly : l’actrice, investie dans le mouvement Time’s Up qui a suivi les révélations de l’affaire Harvey Weinstein l’année dernière, voit dans son personnage un symbole important. « L’affaire Weinstein a éclaté alors que nous étions en train de tourner, et ça a été une expérience surréaliste pour moi. J’étais sur un tournage sur lequel j’étais censée me sentir forte et puissante comme jamais et, pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable et fragile de toute ma carrière ».

Alors qu’elle incarnait La Guêpe, la comédienne explique avoir vécu un «réveil féministe », elle qui ne se définissait pas comme telle avant. « J’avais l’habitude de dire “je ne suis pas une féministe, je suis humaniste, je veux que tout le monde ait les mêmes droits, j’aime les hommes, j’aime les femmes, c’est la même chose pour moi”. Et j’ai été forcée de me rendre compte que c’est du féminisme ! Ce n’est pas parce qu’il y a la racine “féminine” que l’on doit détester les hommes, qu’on doit être en colère après tout le monde, ça veut juste dire que l’égalité est importante, et qu’on veut se battre pour ça.
Pour moi, voir La Guêpe se battre sur grand écran, c’était, métaphoriquement, regarder les femmes se battre pour l’égalité », conclut-elle.
Paul Rudd : « Je regarde les fourmis différemment ! »
Paul Rudd est un joyeux luron qui, dimanche matin, était assurément plus intéressé par la finale de la Coupe du Monde que par la promotion de son film. « Si vous demandez à mon fils s’il préfère les joueurs de foot ou les super héros, il vous répondra surement qu’il trouve les premiers nettement plus cools », plaisante-t-il.

L’acteur, qui incarne Ant-Man à l’écran, a beaucoup participé à l’écriture de ce second film. « J’ai commencé à y penser il y a des années. Je réfléchissais à ce que pourrait être l’histoire, au fait d’introduire Janet Van Dyne ». L’écriture a débuté environ six mois avant le tournage : « Je suis allé à Atlanta, et on s’est réunis avec Erik Sommers, Chris McKenna, Peyton Reed, Stephen Broussard et Kevin Feige, et on s’est dit “C’est quoi l’idée ? Sur quoi on part ?”, et chaque jour, on avançait un peu plus dans l’histoire, on remplissait des pages, et se relisait, on modifiait, et au bout d’un moment… On a fini par avoir quelque chose, un script, et un scénario. Et même durant le tournage, on continuait de modifier, d’ajuster, ajouter des répliques. » Et même une fois le tournage terminé, Paul Rudd nous révèle que certaines blagues ont été rajoutées en postproduction : « L’avantage d’avoir un casque sur la tête, c’est qu’on ne voit pas vos lèvres bouger, vous pouvez donc rajouter des répliques à la volée ! »
Et au bout de trois films dans la peau d’Ant-Man, l’acteur explique avoir changé son regard sur les fourmis. « Les fourmis ne m’ont jamais posé problème, elles sont inoffensives. Mais maintenant, je les respecte. Vraiment. J’ai appris beaucoup sur elles, sur les différentes espèces de fourmis, et quand je les vois, je sais qu’elles suivent une odeur, je comprends pourquoi elles bougent de cette façon… Je ressens une vraie affinité avec elles. Et j’ai l’impression que si je leur marchais dessus, ou leur faisait du mal, ce serait mauvais pour mon karma », avoue-t-il.

Michael Douglas : « Tourner sur fond vert, c’est magique »
À 73 ans, Michael Douglas reprend pour la seconde fois le rôle de Hank Pym, génial inventeur et mentor (trahi) de Scott Lang. Pour cet acteur emblématique à la filmographie conséquente, Ant-Man et La Guêpe a été l’occasion de se frotter pour la première fois à certaines techniques d’effets spéciaux, à commencer par les fameux fonds verts. « Maintenant que j’ai expérimenté la chose, je respecte vraiment les gens qui font ça ! C’est très difficile. Il faut faire totalement confiance au réalisateur. C’est une expérience que j’aime bien, mais on fait complètement semblant. C’est un peu de la magie. J’ai découvert le résultat pour la première fois au cinéma, j’ai été bluffé. J’ai marché dans un décor vide, j’ai dû tout imaginer. Ça fait ressortir l’enfant qui est en nous ! »
La seconde expérience d’effets spéciaux à laquelle s’est frotté l’acteur concerne une scène où lui et Michelle Pfeiffer (Jane Van Dyne) ont été rajeunis numériquement pour un flashback. « Je n’avais jamais joué avec Michelle avant, et en tant que grand fan, j’étais très heureux de pouvoir le faire. Pour la scène où l’on était plus jeune, on s’est retrouvé à jouer avec plein de petits points partout sur la figure pour que les effets spéciaux puissent être appliqués. On était face à face, et… ce n’est pas tout à fait comme ça que j’imaginais travailler avec Michelle ! » s’amuse-t-il. « Mais six mois plus tard, quand j’ai vu le film… c’était impressionnant. C’est comme si on avait travaillé ensemble aujourd’hui et il y a 30 ans ! »

Si Michael Douglas ne s’était jamais frotté à ce genre d’effets spéciaux, c’est surtout parce qu’il y a peu de films de science-fiction dans sa filmographie. Quand on lui demande pourquoi, il explique assez simplement « ce n’est pas un genre qui me bottait. Je ne lis pas de comics ni de science-fiction. Je préfère les documentaires ». Il explique ensuite qu’en tant que producteur, il s’intéresse davantage à cet aspect d’un script plutôt qu’au rôle associé. « Quand je reçois un scénario, je ne me focalise pas sur mon rôle, mais sur le film en entier. Parfois, le film est bien, mais je n’ai qu’un second rôle. Qu’importe, c’est quand même génial de faire partie d’un bon film. » On en déduit donc que le rôle de Hank Pym a séduit ce comédien légendaire autant que le scénario d’Ant-Man !
Hannah John-Kamen : « C’est une grosse responsabilité d’intégrer le MCU »
Plus connue pour son rôle de Dutch dans la série Killjoy, Hannah John-Kamen incarne ici Ghost, une jeune femme aux motivations troubles, qui dispose d’un étrange pouvoir lié au royaume quantique. Si le personnage apparaît dans les comics Marvel, il est cependant très différent dans Ant-Man et la Guêpe, et partage notamment des points communs avec un autre super héros du MCU : Le Soldat de l’Hiver. « Je ne considère pas Ghost comme une méchante », explique son interprète. Si l’on n’en dira pas plus pour ne pas spoiler, le personnage est effectivement plus nuancé que l’on aurait pu le croire.

Pour Hannah John-Kamen, intégrer le MCU était un rêve depuis longtemps. « Je suis assidûment les sorties des films du MCU depuis le début. J’adore Les Gardiens de la Galaxie, Thor, Spider-man, et Ant-Man, bien sûr ! J’étais très excitée de participer à Ant-Man et la Guêpe, mais il y a également beaucoup de pression dans le fait de rejoindre un univers que vous adorez et que vous respectez », explique-t-elle. « Quand j’ai pris ce rôle, j’ai pris avec la responsabilité d’introduire un nouveau personnage dans le MCU, et c’est une grosse responsabilité. Je devais faire fonctionner Ghost avec tout le reste des personnages. C’est à la fois intimidant et stimulant ! »
Le tournage a été plutôt physique pour l’actrice, car en raison de la manière de se mouvoir de son personnage, elle a dû tourner ses scènes plusieurs fois. « Lors des scènes d’action, je tournais les combats avec les acteurs ou les cascadeurs, et ensuite, je devais refaire les mêmes scènes, mais toute seule. Je donnais des coups de poing dans le vide, je prenais des coups sans personne, je me battais et dansait toute seule. C’était intéressant… et un peu bizarre ! » Quant au costume de Ghost, « il tenait vraiment très chaud, surtout durant les scènes de combat avec la chaleur des spots. J’avais une sous-combinaison, avec des tubes à l’intérieur desquels circulait de l’eau fraîche. Mais j’avais l’impression que mon dos était en train de se faire pipi dessus, donc c’était rafraîchissant, mais très étrange ! », plaisante-t-elle.

Quant à savoir si l’on reverra Ghost à l’avenir, la comédienne l’espère : « Le costume est entreposé quelque part, attendant peut-être d’être porté à nouveau ! » L’avenir nous le dira…
Peyton Reed : « Rajeunir des acteurs, c’est une pression de dingue »
Peyton Reed est assurément un réalisateur qui n’a pas sa langue dans sa poche, et qui discute volontiers de tous les aspects de ses films. Ant-Man et La Guêpe étant sorti depuis deux semaines aux États-Unis, il était plutôt détendu, et explique plutôt bien dormir la veille de la sortie d’un film. « J’ai appris à relativiser. Je sais ce que j’aime dans le film, et ça sera toujours le cas, même si le public n’aime pas mon film. S’il l’aime, évidemment c’est génial, mais c’est l’un des rares points sur lesquels je n’ai pas le contrôle. »

Ant-Man et La Guêpe multiplie les défis, notamment en matière d’effets spéciaux. Parmi eux, la fameuse scène où Michael Douglas et Michelle Pfeiffer paraissent 30 ans de moins. « Rajeunir des acteurs, c’est une pression de dingue », explique réalisateur. « Je me suis senti vraiment stupide de faire ça avec deux des acteurs les plus connus d’Hollywood : tout le monde a en tête l’apparence qu’ils avaient il y a trente ans ! Alors si ce n’est pas bien fait, le public voit immédiatement qu’il y a un problème. En plus, cette scène est la toute première du film, donc si vous la ratez, vous prenez le risque d’immédiatement perdre votre crédibilité face au spectateur.»
Heureusement pour Peyton Redd, la scène est très réussie. « C’est un processus extrêmement compliqué qui implique de tourner avec les acteurs, puis avec des doublures pour avoir la bonne texture de peau, il faut ensuite scanner leurs têtes en 3D… c’est une entreprise nommé Lola qui s’en charge, et elle devient meilleure de film en film. Mais il faut attendre longtemps avant de voir le résultat, ils ne communiquent pas sur les étapes intermédiaires. C’est donc un peu stressant, mais je suis très satisfait de leur travail. »

Parmi les scènes déjà culte du film, on note le retour de Luis et de sa façon de raconter des histoires à travers la bouche des autres personnages. Déjà présent dans le premier film, ce procédé nécessite un tournage qui ressemble à celui d’un clip musical : « Michael Peña, qui incarne Luis, enregistre plusieurs versions de l’histoire, puis je choisis ma préférée. Sur le tournage, un haut-parleur joue l’enregistrement, et les autres acteurs doivent se caler dessus en synchro labiale pour que tout colle. C’était difficile, mais je pense que les acteurs ont adoré faire ça. C’était difficile, mais ils ont tapé dans le mille. »
Peyton Reed est satisfait de son travail sur Ant-Man et La Guêpe, et à raison de notre point de vue : « Je n’ai pas trouvé qu’il a été plus difficile à tourner que le premier. Ce n’était pas plus facile non plus, mais on était plus libres, parce qu’on avait déjà traité les origines, on était tranquille pour se concentrer sur l’histoire. Et puis de notre côté, on n’a pas vraiment d’autres personnages, notamment des Avengers, qui interviennent dans notre film. Donc je ne peux pas dire que c’était plus difficile. Peut-être plus tard. »

Pour la suite, il faudra cependant attendre Avengers 4, annoncé comme un cataclysme pour le MCU. Mais chaque chose en son temps, et vous recommande de savourer, pour l’heure, Ant-Man et La Guêpe, bouffée d’oxygène dans un MCU bien sombre depuis quelque temps.
Ant-Man et La Guêpe de Peyton Reed, avec Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas et Hannah Jonh-Kamen, en salles le 18 juillet.