
Monster Hunter World : notre rencontre avec les créateurs du nouveau jeu de Capcom
Alors qu’il s’offre un ultime week-end de bêta ouverte ce week-end, Monster Hunter World sortira sur PS4 et Xbox One le 26 janvier prochain, nous avons rencontré le game director et le producteur du jeu pour faire le point.
Par Audrey Oeillet le
Monster Hunter est une licence ultra connue au Japon, qui a commencé à faire parler d’elle avec son premier opus sorti en 2004 au Japon, sur PS2. Au fil des années, cette franchise de jeux de chasse aux monstres a traversé les générations de consoles en offrant aux joueurs acharnés toujours plus de défis exigeants. La réputation de Monster Hunter s’est bâtie sur un gameplay très riche, un univers de plus en plus vaste et des combats spectaculaires avec un bestiaire impressionnant.
Si une communauté de joueurs de Monster Hunter existe bien en France, ce phénomène japonais connaissait, jusque-là, un succès très niché en dehors du Japon. Avec Monster Hunter World, le studio Capcom espère conquérir un public plus large, sans pour autant mettre de côté ses fondamentaux.

A quelques jours de la sortie du jeu, nous avons rencontré Yuya Tokuda, game director, et Kaname Fujioka game producer, pour parler de leurs ambitions autour de Monster Hunter World. Nous en avons également profité pour mettre la main sur le jeu, et spécifiquement sur le contenu de la bêta ouverte à tous ce week-end, en attendant la sortie du jeu, le 26 janvier prochain.
Bonjour ! Pour commencer, comment résumeriez-vous le principe de Monster Hunter pour les joueurs qui n’ont jamais touché aux jeux de la franchise ?
Kaname Fujioka : Monster Hunter est une série de jeux de chasse de monstres, qui peut se jouer en solo mais également en multijoueur, et qui existe depuis plus de 10 ans. L’univers prend place dans un monde fantastique dans lequel les hommes et les monstres cohabitent. Les créatures que l’on croise sont très intelligentes et généralement, assez dangereuses. Le joueur incarne un chasseur, qui doit réaliser des tâches pour aider la population des différentes zones qu’il visite. Généralement, il s’agit de s’occuper d’un monstre qui pose problème dans les environs. Mais cela ne signifie pas qu’il faut forcément tuer le monstre : on peut le vaincre en le capturant, par exemple.
Au fur et à mesure que l’on mène à bien des missions, on acquiert des matériaux qui permettent de crafter de meilleures armes, de meilleures armures ainsi que des potions et autres gadgets. On se perfectionne au fil du temps, et on apprend beaucoup des monstres, on développe de nouvelles stratégies.

Avec Monster Hunter World, j’ai l’impression que vous cherchez à toucher une audience bien plus large que pour les précédents jeux. C’est le cas ?
Kaname Fujioka : Effectivement, on cherche à casser un peu les codes de la franchise avec ce jeu. Pour commencer, c’est la première fois qu’un Monster Hunter sort en même temps partout dans le monde. Et il est totalement localisé dans certains marchés : par exemple, les joueurs français peuvent bénéficier de doublages intégralement réalisés dans leur langue, en plus des menus et des sous-titres. C’est une première !
Nous avons également travaillé à rendre le gameplay plus accessible pour les nouveaux joueurs, qui ne sont pas des experts de la franchise, sans pour autant totalement bousculer les fondamentaux et ne pas traduire l’esprit qui fait le succès de Monster Hunter depuis ses débuts.

Justement, comment avez-vous fait pour obtenir une balance entre ce qui plait aux joueurs de longue date, et ce qui peut motiver des joueurs moins expérimentés à se lancer dans Monster Hunter World ?
Yuya Tokuda : Pour réunir les hardcore gamer et les casual gamers, nous avons travaillé sur un gameplay avant tout axé sur le fun, sans pour autant rendre le jeu véritablement facile. Il ne faut donc pas s’attendre à un jeu profondément facile, mais il est clairement plus accessible que les titres précédents. Nous avons énormément travaillé sur l’aspect prise en main, avec de nombreux tutoriaux en vidéo, et des explications de certains éléments du gameplay qui n’étaient pas forcément expliqués clairement dans les précédents jeux.
Il était assez évident pour nous que l’aspect « expert » des précédents jeux était devenu une barrière pour inviter de nouveaux joueurs au sein de la franchise. Il y avait un sous-entendu un peu trop fort vis-à-vis du fait que si vous jouiez au nouveau volet c’est que vous aviez joué aux précédents. Nous avons travaillé dur pour faire tomber cette barrière et permettre aux nouveaux arrivants de prendre en main les nombreux éléments de gameplay facilement, pour un amusement immédiat.
Au fond, Monster Hunter World propose le même niveau de challenge que les précédents Monster Hunter, mais la courbe d’apprentissage est plus douce, elle évolue tranquillement et non plus de manière abrupte comme dans les précédents jeux. Il n’y a donc pas de sentiment de frustration en se retrouvant directement face à des combats très difficiles à surmonter si l’on n’a pas l’habitude de jouer.

Au-delà l’aspect « chasse » il y a également une histoire dans Monster Hunter World. Vous pouvez m’en parler un peu ?
Yuya Tokuda : L’histoire se situe dans l’univers connu de Monster Hunter, où résident des Dragons Anciens, qui sont les plus puissantes créatures que l’on peut y voir. Les gens ont constaté que, tous les 10 ans, ils traversent l’océan, mais personne ne sait où ils vont. Des expéditions décident donc de les suivre pour explorer un tout nouveau continent et les raisons poussent les Dragons Anciens à migrer toutes les décennies. Le joueur incarne donc un chasseur qui fait partie de l’une de ses expéditions, et qui part à la découverte de ce nouveau monde et des créatures que l’on y trouve.
On a fait le choix d’une telle histoire pour permettre aux nouveaux joueurs de se lancer sans avoir connaissance de tout le background de la franchise. Mais dans le même temps, les anciens joueurs ne seront pas dépaysés car on retrouve des créatures connues. C’est gagnant-gagnant.
Kaname Fujioka : Il était important pour nous de développer l’histoire dans le jeu, pour le rendre immersif. Avant, dans les précédents titres, seul le mode solo avait véritablement une histoire, pas les missions multijoueur. Nous avons changé ça pour rendre l’ensemble plus flexible, et laisser le choix au joueur de jouer l’histoire seul ou avec des amis.

Du coup, on trouve des quêtes solos et des quêtes multijoueur, ou bien ce sont les mêmes ? On peut faire tout le jeu en solo ?
Kaname Fujioka : Vous avez le choix tout le temps. Vous pouvez tout faire seul, tout faire avec des amis, ou bien varier les plaisirs. Il n’y a plus de limites entre des quêtes solo et des quêtes multijoueur, le jeu est totalement ouvert à votre façon de jouer. Evidemment, la manière de jouer sera différente en fonction de vos choix, mais vous pouvez commencer une quête en solo et être rejoint en cours de route par d’autres joueurs si vous vous rendez compte que c’est trop difficile pour vous.
Dans un tout autre registre, on sait que le jeu sortira sur PC quelques temps après sa disponibilité sur Xbox One et PS4, mais pas de version Switch à l’horizon… pourquoi délaisser la console de Nintendo ?
Yuya Tokuda : On a commencé à développer le jeu il y a à peu près 4 ans et nous avions dans l’idée d’utiliser les derniers supports en date, donc concrètement, la PS4, la Xbox One et le PC. La Switch n’avait pas encore été annoncée. Quand elle l’a été par Nintendo, notre projet était déjà bien avancé et parfaitement défini sur les supports que nous avions choisis. Il était trop tard pour nous pour changer notre feuille de route et intégrer la Switch à nos plans.

Pour terminer, avez-vous un petit message à destination des joueurs français ?
Yuya Tokuda : Nous sommes très heureux de pouvoir proposer Monster Hunter World entièrement localisé en français. On sait que les joueurs français sont réceptifs à ce genre de chose, et nous avons déjà pu mesurer leur enthousiasme à ce sujet. Mais je voudrais tout de même préciser qu’il sera possible de jouer avec les voix japonaises et des sous-titres français, car on sait aussi que beaucoup de joueurs français sont attachés à ce type d’option.
J’ai également envie de dire aux joueurs français qui ne sont pas habitués à Monster Hunter qu’il ne faut pas uniquement se fier aux bandes annonces, qui semblent présenter un univers fantasy très sérieux. Monster Hunter World est un jeu qui se veut fun, avec des traits d’humour et des personnages amusants. Vous pourrez vous amuser sans vous prendre la tête, alors n’hésitez pas à essayer le jeu !
Kaname Fujioka : L’équipe de développement est composée de joueurs passionnés, et nous avons conscience que les joueurs jouent à énormément de jeux, en particulier en coop puisqu’il y a aujourd’hui énormément de titres de ce genre qui sont proposés, comme Destiny 2, par exemple. Nous avons travaillé dur pour que tous les joueurs s’y retrouvent, pour que Monster Hunter World soit un jeu accessible, divertissant à jouer, et offre un vaste monde plein de profondeur, que l’on prend plaisir à découvrir. Si les jeux d’aventure vous intéressent, on espère que vous donnerez sa chance au nôtre.
Merci !